Le jour s’effeuille comme avec les pensées



une fourmi écrasée
pas prêteuse pour deux sous
étale sur la route de l’été
son sans dessus dessous
sur les fenêtres dessoudées
des écrans

des femmes en crinoline mangent
des chips au bord de la piscine
Elon Musk lance
sa fusée
retombe
comme un soufflé

le rap domine
le rock est mort

le ciel est bleu comme trottoir de rue
bleu pour les garçons
rose pour les filles
bleu sans nuages
rose est la vie au couchant
tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles

qu’importe la perfection
le détail occupe ma bouche
du soir au matin

l’armée est toujours bien rangée
qui a fait le ménage ?

je clique sur l’icône Covid 19
un ange passe
des escadrilles de pigeons
armés
étoffent les bruits de fond
Alice est au pays des merveilles
Cé cé cé Célimène

Alice est au pays des merveilles
dans son écrin de flashs d’appareils
sur le tapis rouge
que les autres ne méritent pas

le festival est à la rue
faute d’électricité
les chaises électriques en font les frais
on respire dans l’été
l’air du soir

les mendiants sont remisés dans les placards génereux

les occupants
achètent tout ce qui brille
additionnent la matière pour peser alentour
et envahissent les territoires reculés de nos pensées fugaces

on en a plein la carapace