LA HAINE...

Tous les gens se détestent maintenant. Notre époque est faite de haine : la haine des autres, du goût des autres, de la différence…

Entre élitisme, racisme, coteries, partisans, diviseurs, il n’y a guère de place pour l’amour gratuit et désintéressé. Et il faut beaucoup trop d’amour aux bisounours pour compenser la haine ordinaire qui s’effeuille dans chaque acte journalier : un peu… beaucoup… pas du tout…

Les individus se croient tous individuellement, supérieurs les uns aux autres. Il n’y a plus que de petits nombrils minuscules pensant vaguement, mais dont la certitude est indestructible. Pour leur salut, reste le nombrilisme exacerbé.

La partialité est décomplexée, comme disait l’autre, c’est même à ça qu’on la reconnaît.

Moins le jugement est fin, plus il possède de l’allant. Aucun des obstacles, argument ou idée ne l’ébranle. La société française est percluse de gens intelligents ayant des avis sur tout et sur tous. Ce sont « les grandes gueules » en permanence. Ils se parlent les uns sur les autres. Personne ne s’écoute. Le débat reste et demeure superficiel et s’étale jusqu’à durer dans le temps à l’infini. Car si le débat constructif avait lieu, viendrait le temps d’agir et de se taire et brasser du positif !

La haine et le négatif agissent comme des catalyseurs.

On ne sait plus se réjouir de rien, ni du bonheur, ni de la paix qui paraît avoir un goût fade. On préfère jouer à la guerre qu’à la paix. Excepté que la guerre n’est pas un jeu. La violence symbolique, mais également verbale, physique occupent le terrain pour la plus grande joie des gens belliqueux qui, tout près d’eux-mêmes, s’emmerdent.

Tout bonheur doit trinquer, boire la tasse, avec notre propre malheur. Il nous faut tous être égaux par la misère.

Ce monde vous l’obtiendrez…