Fous de tous horizons...



Nous voilà à l’aube du grand n’importe quoi décomplexé et gouverné par des fous de tous horizons. La misère intellectuelle remplit ses poches. Tu ne pourras pas chanter sous la pluie de bombes. Tu auras autre chose à faire… mourir…

Ce soir pourtant je mange mes petits gâteaux au chocolat offerts par une voisine…

Moi je n’annonce pas le pire. C’est le pire qui s’annonce déjà depuis des années. Évidemment tout le monde l’a vu puisque nous sommes tous doués d’une acuité exceptionnelle et pourtant nous n’avons rien fait. Nous avons laissé nos belles valeurs « liberté, égalité, fraternité » aux mains de gestionnaires incompétents, et à défaut de nous appuyer sur des idées capables de nous élever vers un mieux, nous avons vénéré le futile, le nerf de la guerre, le pouvoir, et les intérêts particuliers en assujettissant le voisin pour un confort égoïste qui confine au délire, envahis d’objets et de n’importe quoi que nous sommes.

Je le dis : je ne pourrais regretter cette vie même si certains humains compensent pour beaucoup la bêtise et la haine ordinaire, à eux seuls.

La tolérance est morte. Les moralisateurs de réseaux pullulent comme des rats. Rien n’est aussi médiocre que l’humanité décadente d’aujourd’hui.

Quelles sont les perspectives ? L’extrême-droite en France, comme un relent de la tragique histoire ? Les bombes de Poutine ? Les cheveux de Trump ? Sans parler des multiples tentatives de déstabilisations individuelles ou organisées à l’égard des libertés françaises qui nous caractérisaient. Même l'état ne semble pas jouer dans notre camp.

C’est foutu ! Alors nul besoin d’aller au devant du malheur ou de se transformer en monstre avant une fin proche. Je dis c’est foutu oui, mais on peut encore périr dans la dignité. Ce sera peut-être ce qu’il nous reste de plus précieux. Les pays vainqueurs de la destruction de l’Europe, de la France et de ses valeurs notamment – j’entends la France antérieure au Macronisme – auront en mémoire une trace de ces trois mots « liberté, égalité, fraternité », et il y aura toujours partout des gens suffisamment libres pour porter ces aspirations en eux.

Qui a foutu tout en l’air ? Vous, moi, par notre complaisance, notre passivité, notre collaboration parfois, notre putain d’absence de vigilance qui tient au caractère non critique de l’individu isolé dans son monde matériel. D’autres subissent les dommages collatéraux : ces gens qui n’ont aucune marge financière, aucune ressource psychologique ou de santé et à qui encore nous demandons les sacrifices de donner ce qu’ils n’ont pas…

Nous laissons la philosophie aux philosophes et nous avons tort. Penser est pour tout le monde et tout le monde doit penser. C’est un devoir dans une société où l’individu est central. Nous avons échoué sur ce point. L’éducation nationale ne forme pas des esprits critiques, des intelligences. La passivité dans les cours en témoigne. On nous donne la becquée à longueur de journée où l’ennui prend le pas sur l’action. Mais personne ne réalise un projet de A à Z ou ne va réellement chercher l’information.

L’autodidacte, malgré les critiques, s’est rendu actif de son apprentissage. Et s’il s’est détourné de l’enseignement, c’est bien pour échapper à l’ennui.

Tout le monde se traite de «mouton » mais pas un n’est capable de dire, d’écrire, ou de définir pour lui même dans le détail et avec une certaine logique ce que sont par exemple la liberté, l’égalité, la fraternité. Majorité parle avec des concepts vides. Les Philosophes de plateaux répètent des livres mais pour eux-mêmes… quoi  ?

Et là ne s’arrêterait pas le travail de conceptualisation. Non seulement il faut des concepts, mais il faudrait également articuler et lier les pensées les unes aux autres pour tisser la toile de l’identité propre. Il y aurait beaucoup à dire sur la responsabilité de l’individu idéal, et sur comment construire ou faire société. Car le but est de faire société là où il n’y a au fond actuellement qu’individualisme.

Des livres existent pourtant qui aident à réfléchir qui peuvent constituer une première étape vers une réflexion plus personnelle. La lecture peut être un point d’accroche. Mais on peut également s’interroger soi-même et s’aider de toutes les sources d’informations. La culture ne suffit pas… Empiler des pierres ce n’est pas construire une maison pour la conscience.

Mais bon cela était valable avant… Aujourd’hui il est trop tard pour nous.