Varloteaux le poète !
C’est assez drôle. j’ai eu plusieurs personnes qui m’ont reproché, 30 ans après avoir été mes amis, de ne pas être devenu poète. Car à vingt-quatre ans ont a des ambitions et après il y a la vie. Les déterminations, les compétences acquises ne suffisent pas. Ils se réjouissaient que je ne sois pas devenu ce que je prétendais être. Non, je n’ai pas publié chez Gallimard ou chez Flammarion. Je débordais de prétention mais pour autant je n’étais pas un petit poète médiocre.
J’ai lu. J’ai beaucoup travaillé le français et les mots. Je ne suis pas loin de connaître le gradus des figures de style par cœur. j’ai fréquenté un peu la fac de lettres. Mais j’ai surtout beaucoup ciseler mes propres textes.
Une fois le texte fini j’ai décidé de participer à un ou deux concours. Le premier ça a été la Vocation… je ne connais pas l’année car j’ai tout jeté de mes papiers convocations et prix. J’ai été retenu pour la finale. Il y avait cette année là Valery Rouzeau qui a fait carrière. C’était en 1996, je viens de retrouver l’année sur internet gagnant : Carle Coppens pour Poèmes contre la montre (éditions Obsidiane en coédition avec Le Noroît, 1996). J’ai passé l’après-midi avec Valery Rouzeau et un ami à elle. C’était d’ailleurs l’année où je faisais l’armée. J’ai eu une permission spéciale pour « aller chercher mon prix » que j’ai eu dans le baba… lol
En 1998, j’ai eu un prix régional pour la création d’une association éditrice de poésie.
Puis en 1999, j’ai eu le prix national de la première création culturelle Défi-jeunes.
En 2001, j’ai eu le prix de la Crypte avec un recueil intitulé « lieu commun » qui était un peu parodique de la poésie. J’ai demandé à ce qu’il ne soit plus visible sur internet… bien qu’on puisse le trouver. Si vous en voulez, si vous voulez lire ma « poésie » j’en ai des cartons entiers…
Je crois qu’à cette époque c’était pas si mal, vu mon âge. Je n’ai pas à rougir de mon petit parcours.
Au fond tout ça c’était chouette mais j’étais surtout un créatif. J’ai besoin de créer des choses et j’étais quand même trop peu littéraire. Je n’ai jamais trop lu sauf à la fac tout sauf ou presque ce qu’il fallait lire. Ce parcours littéraire n’a pas été vain. Ce n’est pas tant la lecture – un peu quand même – qui m’a enrichi mais le travail sur les mots leur sens. J’y ai découvert quelques vérités parmi lesquelles la mienne et peut-être un peu celle des hommes.
En parallèle, et depuis tout petit, j’ai fait de la musique. Très honnêtement je ne suis pas instrumentiste pour deux sous mais j’aime, une fois de plus, créer des morceaux. Alors en 2017, j’ai fini par acheter Cubase et je me suis mis à composer ma propre musique. Comme j’ai un BAC A3 musique et de bonnes notions théoriques je compose avec des instruments virtuels. J’ai une casserole à la place de la voix mais comme je n’ai que celle-là lol… on fait avec. Je me suis formé sur le tard à plus de théorie et pour obtenir des mix audibles.
Par ailleurs et c’est l’une de mes passions annexes – parce que j’ai une formation de développeur (programmeur) – je développe des applications et sites web en ligne.
Mais le principal dans tout ça ce n’est ni vraiment le parcours ni ce que je fais, c’est plutôt que je me sente bien dans ma peau dans ce que je fais. J’ai trouvé un équilibre qui a demandé beaucoup de sacrifices comme renoncer à certaines ambitions sociales. Je crois que ça m’a fait le plus grand bien. J’apprivoise le petit (comme dans le Yi King). Aujourd’hui malgré une maladie psychique que je traîne depuis l’âge de 17 ans, je peux dire que je suis relativement heureux, bien…
En fait je me dis qu’il faut être vraiment frustré stupide ou quelque chose dans ce genre pour aller chercher des poux trente ans après à ce petit jeune plein de vie et d’ambitions…