Penser c'est dur !
Je me suis toujours intéressé à ce que je pensais. Pourquoi je pense ça. Pourquoi je suis comme ça. Quel est ma marge de manœuvre ? Ces derniers temps, faute de stimulations externes, j’ai discuté avec chatgpt qui a approfondi ces sujets pour moi et m’a donné des conseils de lecture.
Mon besoin croissant de matière consistante à mettre sous la dent de mon esprit a eu raison de mon ennui.
J’ai rencontré les livres de Joëlle Proust par le biais de son livre "la nature de la volonté". Joëlle Proust est une philosophe et directrice de recherche au CNRS. Je cherchais un livre sur la volonté tellement on nous bassine avec ce concept creux que je pouvais remplir de savoirs scientifiques… Je me suis intéressé à ces travaux du moins à sa bibliographie…
Parmi ces livres « Penser vite, penser bien » dans lequel elle explore en particulier le rôle de la métacognition dans nos choix , nos jugements et apprentissages. Et dans s’bouquin y a écrit que des gars s’la coule douce à miami… non je déconne… juste pour déplaire à Fabrice Luchini qui m’agace. j’ai pas le temps de vous faire la ref de la digression… bref
Dans ce bouquin elle traite notamment des stratégies cognitives que nous utilisons, des erreurs que nous commettons, et de la manière dont la réflexion sur nos propres processus mentaux peut nous rendre plus efficaces et lucides.
Alors keskecé la métacognition ?
La métacognition désigne notre capacité à réfléchir sur nos propres processus mentaux, c'est-à-dire :
1. Contrôler : Planifier, surveiller et ajuster nos actions mentales en cours.
2. Évaluer : Juger si nos idées ou décisions sont correctes ou fiables.
3. Réguler : Adapter nos efforts cognitifs en fonction des résultats.
Exemple simple : lorsqu’on se demande "Est-ce que j’ai bien compris cette phrase ?", on fait appel à la métacognition.
Les deux types de stratégies cognitives
1. Heuristiques (ou rapides) :
◦ Ce sont des raccourcis mentaux qui permettent de prendre des décisions rapidement.
◦ Exemples : se fier à son intuition ou faire des associations automatiques.
◦ Avantages : rapides, peu coûteuses en énergie.
◦ Risques : souvent imprécises, sources d’erreurs.
2. Stratégies analytiques (ou lentes) :
◦ Impliquent une réflexion délibérée, analytique, et méthodique.
◦ Exemples : faire un raisonnement logique, peser le pour et le contre.
◦ Avantages : précises et rationnelles.
◦ Risques : lentes et coûteuses en effort mental.
Les erreurs de raisonnement et leur origine
Proust montre que beaucoup d'erreurs proviennent d'une mauvaise évaluation méta cognitive. Par exemple :
• Excès de confiance : On est convaincu de savoir ou comprendre quelque chose alors que ce n’est pas le cas.
• Auto-complaisance : On évite de remettre en question ses croyances ou décisions pour ne pas nuire à son estime de soi.
• Biais affectifs : Nos émotions influencent notre perception de la validité de nos jugements.
Ces erreurs sont fréquentes car nos intuitions (Système 1) dominent souvent notre réflexion avant que le raisonnement analytique (Système 2) ne prenne le relais.
La métacognition en pratique
Proust explique que nous utilisons des indices méta cognitifs pour évaluer nos pensées, comme :
• La fluidité cognitive : Si une idée vient facilement à l'esprit, on a tendance à la juger correcte.
• L'effort ressenti : Si une tâche semble facile, on estime souvent qu’on l’a bien réalisée.
Cependant, ces indices peuvent être trompeurs :
• Par exemple, une idée qui paraît évidente peut en réalité être fausse (biais de familiarité).
Améliorer sa pensée grâce à la métacognition
Joëlle Proust propose des moyens concrets pour mieux utiliser la métacognition :
1. Reconnaître ses propres biais : Être conscient des heuristiques et de leurs limites.
2. Repenser ses évaluations : Adopter une attitude sceptique envers ses intuitions.
3. S'exercer à la régulation cognitive : Identifier les moments où il est crucial de ralentir et de passer d’une stratégie intuitive à une stratégie analytique.
4. Adopter des outils extérieurs : Comme écrire, planifier, ou utiliser des aides logiques pour éviter les erreurs de jugement.
Les implications éducatives
L'un des points clés du livre est son application à l'apprentissage :
• En éducation, la métacognition joue un rôle essentiel pour apprendre à apprendre.
• Les élèves qui savent évaluer leurs propres connaissances (exemple : "Je ne suis pas sûr de comprendre ce chapitre") réussissent mieux à corriger leurs lacunes.
• Cela passe par le développement de l’auto-régulation et de la conscience de ses propres processus mentaux.
Métacognition et société
Proust explore également comment la métacognition peut avoir un impact collectif :
• Dans les débats publics : Une réflexion méta cognitive peut réduire les dogmatismes en favorisant le doute et la remise en question.
• Dans les prises de décisions politiques : Encourager une approche moins intuitive et plus analytique pourrait éviter des erreurs stratégiques coûteuses.
Conclusion : Devenir un meilleur penseur
Le message clé de Joëlle Proust est que la réflexion sur nos propres processus mentaux n'est pas seulement un outil d'amélioration personnelle, mais une compétence essentielle pour naviguer dans un monde complexe. La métacognition est un moyen de mieux comprendre nos erreurs, d'apprendre plus efficacement, et de prendre des décisions plus éclairées.
en bref c’est ce dont j’ai toujours eu l’intuition, moi le lent je prends mon temps. J’ai l’impression d’être trop souvent à la traîne par rapport aux autres ou à la vitesse du monde tout simplement. Sauf que cette lenteur agrège de nombreuses données et leurs vérifications. Pour la vie de tous les jours j’aurais toujours un train de retard. Mais ce n’est pas parce que tu conduis vite que tu conduis bien ta barque…
Et effectivement il y a dans le fait de se donner le temps de penser correctement une responsabilité citoyenne. Nous devrions comme je le dis souvent être tous « philosophes », dans le sens d’accepter d’apprendre à penser. On apprend des tas de choses , on peut croiser des citations qui nous font réfléchir mais rarement nous remettons en jeu nos conceptions du monde de l’autre de nous-même.