L'être et le néant



Les extrémistes sont partout et pas seulement dans les rangs des kamikazes dont il conserve l’attrait pour le néant, à défaut de n’avoir su être. Le néant est jaloux de l’être. Le néant est un être raté. Être est intrinsèque à la vie, s’en est le sens même.

En effet, il y a une jalousie de celui qui en échec devant le moi sombre dans la violence envers tout ce qui peut représenter l’autorité d’une individualité forte et pensante d’un courant individuel subversif critique et indépendant. Cette simple indépendance est l’acte le plus subversif et le plus dérangeant pour les partisans du « moi vide ou moi collectif ».

« Le mythe de l’intériorité » existe puisque l’intériorité est effective.

L’intériorité existe même si l’essentiel provient de l’extérieur et de l’expérience d’une réalité.

Les extrémistes ont souvent besoin de repères communs : un drapeau, ou autre… ça leur donne l’illusion d’avoir une identité mais essentiellement construite à partir de l’extérieur et d’éléments simples souvent grossiers. l’identité collective est entretenue par des rites et des comportements communs ainsi qu’une sorte de psittacisme qui ne laisse place qu’au sentiment d’appartenance en dehors de toute tentative individuelle de pensée. Le sentiment d’appartenance est d’autant plus fort qu’on égare toute critique à l’égard du modèle auquel on adhère.

Il est nécessaire aux yeux des extrémistes de faire rentrer dans leur rang tous ceux qui s’en écartent et quand ils ne peuvent atteindre un individu dissident, la violence se subsititue au débat on ils sont généralement incapables. « Débattre » venant de « se battre » si je ne me trompe, et donc débattre c’est « ne pas se battre » et passer par l’argument pour trouver un consensus une entente.

L’idée générale est que pour faire société il faudrait que tout le monde soit pareil plus ou moins mais par un consensus qui nie les différences et au-delà de toute égalité en droit. Il ne s’agit pas d’égalité en droit mais bien d’une adhésion, disons d’une conformité avec le dogme, quel que soit le dogme. Plus on se ressemble meilleur c’est pour la société.

Alors même qu’on sait que la richesse émane de la diversité des points de vue. Les pensées humaines sont comme un écosystème, qui s’il est déséquilibré par un prédateur trop présent, s’effondre. L’équilibre passe par la diversité.

Mais aujourd’hui c’est la caricature qui prime. Ce n’est pas tant la diversité que le caractère caricatural et grossier de la pensée sans mesure qui met en mouvement notre société.

La mesure est comme une passe ajustée au foot qui trouve les pieds d’un coéquipier.

Alors que l’intériorité, la subjectivité, la différence est mise à mal, l’intériorité, quant à elle, n’est ni connue ni conscientisée par le sujet. On a affaire la plupart du temps à des coquilles vides ou presque, comme c’est le cas pour leur chef de fil.