Les donneurs de sérénades



être heureux c’est une chance
parfois on a l’impression aussi d’y être pour quelque chose
on s’est tellement battu
on a tellement œuvré pour ce bonheur
qu’on le mérite forcément

pour autant
je pense qu’on se trompe toujours en donnant des leçons de bonheur aux autres
nous sommes tous tellement différents
avec des histoires et des énergies, des contextes tellement peu semblables
qu’une règle même générale et englobante ne peut atteindre réellement
nos particularités essentielles

ce qui me gêne c’est cette volonté de changer l’autre pour son bien

on se sent tous être un exemple pour les autres
on est tellement tous tellement mieux
moi aussi je suis tombé dans le panneau
c’est tellement ridicule que je le regrette

même si ça nous réussi
il est tant d’arrêter d’être des gourous

de même le déballage d’opinions personnelles
n’arrange rien à rien
je pense qu’on en fait trop
la conséquence est qu’on s’expose
tout en nourrissant la critique la haine
parfois la connivence
mais au fond à quoi bon

je comprends bien qu’on veuille le bien des autres
et qu’on ne soit pas avare de conseils
mais il est nécessaire à mon sens de ne pas outrepasser
ses compétences de thérapeute

on peut dans la sphère privée avec les amis proposer ses
services de psy parfois avec une certaine pertinence
mais dans la sphère publique on tombe vite dans la philosophie
de comptoir dont sont friand les philosophes de plateaux tv

c’est une des raisons pour lesquelles je souhaite
arrêter le grumeau libre
je ne suis pas sûr que ça porte ses fruits
cela alimente juste le moulin des curieux
trop souvent malveillants

pour les autres lecteurs
n’hésite pas à me faire un retour par mail