Je fais la chair...



le laïus grand ouvert
avec les loups la meute
le jet des premières pierres
pas le temps de mûrir
crucifié dans les airs
stérilité qu’il faut punir
et le café amer
cerné de thérapeutes

de la bouche grande ouverte
des lapins blancs comme neige
s’étalent comme des flocons
avalant toutes les traces
d’une route entamée
brisée juste en surface
là comme un lac gelé
dont on fendrait la chair

je fais la chair autour de mon noyau la vie
je fais la chair charnue à tes dents qui pullulent
la chair bien jalousée dans ta meilleure fortune
la chair que l’on distille d’ordinaire par le pli

je fais le temps qui rêve sans le moindre calcul
je fais l’oiseau oisif qui chante et qui t’ennuie
je fais la gaie cigale quand tes idées reculent
tout sera oublié quand reviendra la vie