Customisé à mort
je me suis tellement customisé que je n'ai plus une seule idée à vous
aujourd'hui et tous les jours je dois faire le long parcours entre moi et vous à travers la pensée : sport cérébral quotidien de ce point de vue je suis un athlète
c'est peut-être ça la folie
en attendant j'ai l'impression étrange que l'équilibre est de mon côté disons que je me sens bien
vous allez peut-être penser : pour qui il se prend... mais pour personne justement je n'ai ni un ego surdimensionné (rien à foutre de moi-même) ni une quelconque ambition de me distinguer volontairement et si j’ai une envie « d’ailleurs » c’est pas simple soucis de divertissement car la vie telle quelle non raffinée me semble tout à fait ennuyeuse
Tout me paraît relever du cliché en pack : nous sommes individuellement plus dans la posture avec une pensée clé-en-main, que la construction d’une personnalité qui se construit au contact des réalités et des interactions sociales. Nous sommes beaucoup dans la reproduction de la pensée… héritée de notre milieu familial, de notre environnement social.
Naître ce n’est pas se construire en opposition – encore la possibilité d’une caricature - mais en rupture avec ce qui a précédé. Autant dire que c’est un long travail de déconstruction, de démantèlement, d’analyse et de reconstruction que beaucoup d’entre nous n’ont pas le temps, l’envie ou le besoin de mener. Quand je parle de déconstruction, je veux parler de réexamen des concepts et des conceptions que le monde et le contexte nous propose clé-en-main. Il faut ré-articuler les concepts entre eux mais aussi pouvoir les faire coller à une réalité tangible. Une fois ce travail entamé, il y a une naissance : l’individu habité propre à rendre une rencontre possible. La véritable altérité se trouve là. Et sans altérité il n’y a pas de rencontre mais pièce de théâtre. Le reste n’est qu’un habillage. Pour imager le propos : il y a ceux qui achètent leur vêtement, leur vie, et d’autres part ceux qui la construisent, qui se tricotent un pull.